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La Technique F. Mathias Alexander

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Témoignages


Ma rencontre avec Alexander

 

Ma rencontre avec la Technique Alexander a été une vraie révolution. J’ai eu tout de suite le sentiment que quand il s’agissait de s’occuper d’un « corps », cette approche « touchait »
juste.
Après ma formation de kinésithérapeute, dans la réalité de l’exercice auprès des patients, je me suis vite trouvée démunie, insatisfaite de la pratique qui m’avait été enseignée. J’ai alors cherché d’autres voies : la méthode Mezières, l’ostéopathie, la gymnastique holistique de Mme Ehrenfried, l’haptonomie…

J’ai découvert des notions nouvelles ouvrant d’autres perspectives, la globalité, l’interaction des différentes parties du corps dans l’équilibre de l’ensemble, et le lien corps-esprit.
Mais ces éléments ne me paraissaient pas encore aller au cœur de la question posée par les divers dysfonctionnements et souffrances auxquels j’étais confrontée tous les jours à mon cabinet.
A question mal comprise, réponses inadéquates, partielles ou fragiles.
C’est la Technique Alexander qui m’a fait comprendre et surtout éprouver dans l’expérience la place que devait, que pouvait adopter le thérapeute par rapport au patient qui vient apporter un problème :
D’abord, ne pas savoir d’avance (pas de protocole thérapeutique pré-établi)


Ce qui veut dire écouter, aussi bien la parole que le tissu, la matière vivante qui se transforme alors et se met à vivre sa vie propre et tend à l’équilibre dès lors qu’ on lui offre la liberté de le faire.
Ce qui permet de faire entendre au patient quelque chose qui vient de lui, de lui comme cause potentielle de son trouble, le plus souvent à son insu. On apprend en écoutant, le patient aussi.

Cette information est le début de la résolution parce qu’on offre à la matière la possibilité d’échapper à ce qui la contraint et que ce sont les contraintes qui engendrent la spirale des tensions, raideurs, inflammations, douleurs.. On va donc travailler sur le mode du « défaire » et non sur le mode de la correction qui viendrait ajouter une contrainte à celles qui existent déjà.
Je citerai là une phrase célèbre d’Alexander : « Enlevez le faux (les contraintes) et le juste apparaîtra de lui-même »

Pour pouvoir travailler de cette manière il faut réunir plusieurs conditions :
-Accepter l’hypothèse que le système, la matière du sujet a une cohérence intrinsèque de base
-Ne pas vouloir à la place de cette matière
-Débusquer le plus possible en soi , dans son propre geste, les traces d’un tel « vouloir » qui serait notre idée de ce qui est bien, de ce qui doit être, de comment ça doit marcher.

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Le thérapeute n’endosse pas la toute-puissance sur ce qui va advenir, il n’en est pas le seul détenteur.


Cela implique de passer, nous thérapeutes, par cette expérience d’une dissolution des contraintes qui va nous rendre ou nous donner notre cohérence et faire de nous des « transmetteurs» possibles.

Cette approche, je l’ai constaté, a des effets antalgiques très nets, par la neutralisation de la lutte qu’engendrent les contraintes et de la lutte que provoque la douleur. Et ceci dans tous les cas, qu’il s’agisse d’un conflit interne des structures articulaires ou ostèo- tissulaires, ou bien de lésions causées par un traumatisme externe (choc, fracture…)

Dans tout trauma il y a morcellement, c’est-à-dire rupture dans l’unité sensori-motrice de l’ensemble. Ce morcellement, cause d’inconfort durable, est invalidant. Il est indispensable de remettre en route un processus de réunification du territoire physique propre du sujet en s’aidant de son imaginaire, en lui proposant de mettre de la pensée là où c’est flou, isolé, absent (contour, espace, sensation de volume, de limite, présence).

Les représentations mentales, selon qu’elles correspondent à la réalité ou non, ont un rôle non négligeable dans la posture et la façon de bouger et il est nécessaire de les repérer par le questionnement, l’observation et le toucher.


Travailler ainsi, c’est travailler AVEC le patient et non SUR le patient, en lui enseignant une façon d’aborder tout problème différemment :
-Dans la globalité de sa personne « physico-mentale », au lieu de se laisser enfermer par le symptôme.
-Dans le non-faire, c’est-à-dire sans chercher à réparer, à corriger, mais en permettant un suspens de toute action , de tout activisme sur la matière, ce qui laisse le système s’équilibrer de lui-même. Dans de nombreux cas cela suffira à faire disparaître le problème.

Cette pratique, plus sereine grâce à un plus grand confort physique et psychique dû à la dissolution des contraintes chez le kinésithérapeute lui-même, n’est plus un corps à corps avec le patient : il y a un tiers et ce tiers c’est la matière et sa capacité d’être et de se transformer quand on la laisse faire son chemin.
Dans ces échanges à trois, de ces conversations à trois, naîtront les réponses aux différents problèmes apportés par le patient, représentés par le symptôme.
Le thérapeute n’endosse pas la toute-puissance sur ce qui va advenir, il n’en est pas le seul détenteur.

Lila GUILLERMO
Kinésithérapeute

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