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Le discours à propos du dos comporte
généralement une description anatomique comprenant les
muscles postérieurs du tronc, plus la colonne vertébrale.
La partie cervicale de la colonne n’en fait pas partie -bien
que ce soit aussi la colonne vertébrale -, ni les muscles postérieurs
du cou qui pourtant pour beaucoup d’entre eux, sont le prolongement
de muscles qui trouvent leur origine à différents endroits
du "dos". |
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Essayons de voir ce que c’est que
ce dos qui nous fait mal
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Le "dos"
de ce discours n’est donc pas une entité anatomique précise
et rigoureuse.
Le dos est quelque chose qu’on vit -souvent mal à partir
du moment où il se manifeste- et qu’on a tenté
d’objectiver et de rationaliser pour soutenir des techniques
de traitement de la souffrance du dos si le dos souffre, il faut le
détendre (ça fait du bien sur le moment mais ça
ne dure pas), il faut le muscler (ce qui implique que le dos est fait
pour nous porter, ce qui n’est pas vrai), il faut se tenir droit,
il faut se baisser de telle ou telle ou telle façon, avec le
dos droit par exemple, alors il faut voir comment cela est interprété
par les victimes qui confondent droit et vertical et qui tentent d’imposer
de la rectitude à une colonne vertébrale qui est structurellement
et normalement en courbes… Essayons de voir ce que c’est
que ce dos qui nous fait mal.
Ce sont les tissus qui nous font mal, toute cette |
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couche qui tapisse
tout l’arrière du tronc, l’arrière du
cou et l’arrière de la tête et qui est constituée
de la peau et juste en dessous de muscles qui servent à bouger
les bras, les jambes et la tête ( trapèze, grand dorsal,
fessiers ). Et pourquoi nous font-ils mal ? Parce que nous tentons
de faire de cette couche périphérique un appui ou
un support pour le reste de notre personne, que nous la contractons
et la durcissons pour tenter d’en faire une sorte de mur.
On ne vous a jamais fait le coup de vous demander de coller votre
dos au mur pour qu’il soit bien droit, comme le mur? Et avec
espoir vous l’avez fait, enfin presque, parce que c’est
impossible. Mais ça serait si bien d’avoir le dos comme
un mur qui nous porterait, enfin le soulagement de cette question
lancinante : comment me tenir ? elle est toujours là, cette
question, tapie, à nous ronger, à dévorer nos
forces…
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Mon dos suit ma forme sans rien faire,
en laissant le tissu obéir tout seul
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C’est
quand même bizarre cette idée d’une partie de
nous qui porterait le reste, un morceau à part qui aurait
cette fonction pétrifiée, forcément pétrifiée,
un mur ça ne bouge pas, ce serait une sorte de morceau-prothèse
que j’aurais avec moi, moi étant ce qui est porté
et lui, le morceau, il est quoi ?
J’exagère ?
Non, on n’a qu’à se regarder faire, c’est
comme ça qu’on le pratique notre dos.
Alors imaginons qu’on prenne en considération ce qu’elle
est vraiment cette couche tissulaire : peau, muscles permettant
de bouger les bras, les jambes, la tête et qu’on ARRETE
DONC DE LUI DEMANDER DE FAIRE LE MUR, imaginons qu’on lui
permette de suivre notre forme, la forme de l’arrière
de nous avec ses courbes et ses reliefs, juste avec cette directive
mentale "mon dos suit ma forme" sans rien FAIRE, en laissant
le tissu obéir tout seul, de lui-même à cette
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directive, que va-t-il
se passer ?
1) un soulagement et un épanouissement du dos
2) une mise en route de l’activité des structures musculaires
profondes dont c’est la vocation de répondre en élasticité
à l’attraction terrestre (à la pesanteur ),
activité qu’on NE VA PAS RESSENTIR sinon dans ses conséquences
: ça tient avec légèreté et sans effort.
Pour quelle raison ?
C’est que l’activité des structures musculaires
profondes qui assurent de manière réflexe le tonus
nécessaire à notre être debout (ou assis) est
gênée par la tension de la couche tissulaire périphérique.
C’est pourquoi la démobilisation de celle-ci restaure
la pleine activité de celle-là sans autre forme de
procès, sans musculation, sans exercices, grâce seulement
à l’affinement de la perception et à l’acquisition
d’une nouvelle façon de se penser
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